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Article: Les marathoniens, ces héros ordinaires

Les marathoniens, ces héros ordinaires
Marathons

Les marathoniens, ces héros ordinaires

Quelques jours avant le Marathon de Paris, j’ai pu échanger avec bon nombre de coureurs et coureuses et puis le jour même de la course, j’ai pu encourager les coureurs et coureuses vers la fin du parcours dans le bois de Boulogne. Autant dire à un moment difficile de la course.

Au fil de ces échanges et de ces moments d’encouragement, ce qui ressort, c’est un sentiment d’admiration pour la motivation et le courage des marathoniens et marathoniennes. Quand on vit la course de l’extérieur, on apprécie encore plus ce que chaque marathonienne et chaque marathonien fournissent comme effort.

Avant la course, on sent chez les coureuses et les coureurs à la fois beaucoup de motivation, un peu d’appréhension et de l’impatience que la course démarre. Il y a beaucoup d’humilité qui se dégage quel que soit l’objectif de temps, parce que tous savent que cette course est très exigeante et qu’il n’y a pas de marathon facile, que devenir marathonien, cela se mérite.

Ça se mérite non seulement le jour de la course mais aussi pendant toutes les semaines d’entraînement avec la répétition d’efforts à l’entraînement entre des sessions de fractionné exigeantes et des sessions longues qui testent l’endurance de chacun et de chacune. Et pour s’entraîner dans la durée, il faut de la discipline, de la résilience et développer une capacité à se dépasser, à réaliser des sessions qui ne sont pas faciles, qui font mal. Tout cela alors que la vie quotidienne, la vie professionnelle, la vie familiale continuent.

C’est ce qui force le respect, ce mélange d’humilité, de discipline, de capacité à se dépasser, à endurer et à ne pas abandonner même quand c’est difficile.

C’est pour ça que les marathoniens et marathoniennes sont des héros ordinaires.

Des héros parce qu’ils exhibent des valeurs qu’on attribuerait à un héros : du courage, de la résilience, une attitude positive, une volonté de se dépasser. Et ordinaires parce que lors d’un marathon, on croise des femmes et des hommes, de tous les âges, venant de tout type de métiers, de plein d’horizons différents, de cultures et de nationalités différentes.

Bref, les marathoniennes et marathoniens représentent toute la diversité humaine, mais ils ont un point en commun et qui les différencie, c’est qu’ils ont décidé de relever le défi physique et mental de courir un marathon, de courir 42 kilomètres et 195 mètres d’une seule traite.

Et quand on les voit passer le jour de la course, des premiers aux derniers, cette volonté, cette ténacité alors que toute la dureté, la difficulté d’un marathon se révèlent à eux, forcent le respect et donnent envie de les encourager, de les aider par la voix à aller au bout et à atteindre leur objectif et pour les néophytes à réaliser leur rêve de devenir marathonien ou marathonienne.

Des tous premiers jusqu’au cœur du peloton et puis aux derniers de la course, les expressions, les attitudes, les rictus vers la fin du parcours sont assez similaires même si les vitesses de course sont très différentes. J’ai vu l’un des tous premiers coureurs dans le top 10 s’accroupir au milieu de la montée où j’étais. Cette montée lui avait soudainement coupé les jambes. Il est resté immobile quelques secondes puis il s’est relevé et a fini par repartir. Cela arrive donc même aux champions de se retrouver en grande difficulté, des champions qui pour nous sont des extra-terrestres en termes de vitesse de course.

Plus tard, quand le gros du peloton arrive, on retrouve de la détermination, du courage, parfois des rictus qui montrent que c’est dur. Une des coureuses handisports que j’encourageais m’a dit ‘là, c’est tout dans la tête’ alors qu’elle fournissait un véritable effort pour passer cette bosse. Elle a raison : oui, à ce moment, c’est dans la tête autant que dans le corps que cela se passe. Et ça se voit sur les visages, dans les regards, dans les mercis furtifs mais reconnaissants prononcés quand on encourage les coureurs en citant leur prénom que l’on peut lire sur leur dossard : bravo Thomas, bravo Stéphanie…

Alors oui, bravo à toutes les marathoniennes et les marathoniens d’avoir montré ce courage et ce bel état d’esprit. Bravo d’être allé au bout de cet effort de plusieurs heures et d’avoir réussi à terminer un marathon, cette course à la fois belle, emblématique et dure, exigeante. Pour beaucoup, cela pouvait sembler être un objectif irréaliste ou en tout cas très difficile à atteindre peut-être quelques années, ou même quelques mois en arrière. Chaque coureur dès qu’il franchit la ligne d’arrivée est devenu un marathonien. Peu importe le nombre de marathons qu’il courra dans sa vie d’athlète, juste un seul ou des dizaines.

Devenir marathonien, c’est un peu un badge d’honneur d’abord pour soi-même, pour se montrer que l’on peut se dépasser et réaliser quelque chose de difficile, d’exigeant. C’est aussi une belle leçon de vie. On en ressort certes fatigué et terriblement courbaturé pour quelques jours mais surtout grandi, fier d’avoir accompli un exploit personnel quel que soit le temps réalisé pour finir le marathon.

C’est toute la beauté et le symbolisme du sport et en particulier du marathon. Courir un marathon nous rappelle la capacité que nous avons à réaliser quelque chose qui peut d’abord sembler impossible au premier abord ou a minima extrêmement difficile. À force d’entraînement, avec une bonne dose de courage le jour J et avec le soutien des spectateurs et de leurs encouragements le long du parcours, on arrive à aller au bout, à voir la ligne d’arrivée enfin se profiler au loin, puis à fouler le tapis rouge des derniers mètres avant de passer sous l’arche de la ligne d’arrivée, avec cette délicieuse délivrance physique et mentale d’en avoir terminé tout en réalisant que l’on vient de réussir quelque chose de très difficile.

Bravo donc à vous toutes marathoniennes et à vous tous marathoniens !

Le jour de la course, à nos yeux en tant que spectateurs, vous étiez les héros du jour.

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